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Changement, de quoi parle-t-on ?

De la situation? de l'état des personnes? Plutôt non si ce n'est que cela...

C'est en effet souvent "d'états" dont il est question habituellement. Par exemple lorsqu'il est question de lutte contre la pauvreté on évoque généralement  l'état des revenus des personnes ou des familles, l'état de l'emploi, l'état de l'habitat, l'état de santé, ... Pourtant chacun conviendra qu'en définitive, bien des actions permettent d'améliorer la situation de centaines voire de milliers de personnes, sans pour autant toucher au système qui, parfois sous d'autres formes parfois de manière identique, continue à produire autant sinon plus de laissés pour compte. 

 

C'est encore le cas, lorsqu'il est question de gouvernance des Etats : il est alors question de "bonne gouvernance", de bonne gestion, ou au contraire de corruption. Là encore nous sommes dans la description d'états. Il est beaucoup plus rare de trouver des actions qui interpellent les mécanismes sous-terrains (dans les imaginaires, les représentations, les habitudes) qui organisent le fonctionnement ou le dysfonctionnement des appareils, des institutions. Beaucoup plus rare de trouver des programmes qui s'adressent à la façon dont les interactions entre personnes, les façons de faire famille, clan, société, le rapport à l'autorité, au pouvoir, à la règle, au Droit ou aux droits, participent ou non de ces dysfonctionnements.

Est-ce bien différent dans le cas du changement climatique ? Là encore ce qui est mis en exergue le plus souvent ce sont des états (la fonte des icebergs, l'augmentation du niveau des mers, les tornades ou autres catastrophes (inondations ou au contraire sécheresse). Il est déjà bien plus compliqué de parler des mécanismes climatiques à l'origine de ces phénomènes, de ces états. Les efforts pour tenter de relier ces mécanismes aux aspects plus souterrains qui organisent notre rapport à la consommation, à la spéculation, au pouvoir, à la propriété, à l'argent, ... sont plus fréquents aujourd'hui mais peinent à déboucher sur une théorie générale du changement.

Ce que cela nous enseigne, c'est une difficulté, et de réelles incapacités (voire des allergies ?)  à sortir de la description de formes, de phénomènes, pour tendre vers une meilleure compréhension des mécanismes en cause.

 

Du fonctionnement, des mécanismes de changement, plutôt oui.

Rares sont les acteurs qui s'attachent non pas à changer l'Autre, ses états ou situations, mais à comprendre comment le changement fonctionne à l'intérieur des sociétés en partant de leur propre société. En vertu de notre conception du changement, rares sont ceux qui se posent d'abord la question de savoir ce qui organise le non-changement, dans notre quotidien, dans nos institutions, dans nos manières d'interagir avec autrui, dans nos imaginaires de société ?

Cela suppose de s'intéresser à ce qui se passe au moment où cela se passe, et, à partir de là à rechercher les racines plus cachées des phénomènes observés (tourments, souffrances, conflits, problèmes,...).

Ce que nous appelons « fonctionnement » est assimilable aux mécanismes ou, plus exactement, à l’agencement d’un ensemble de mécanismes et à ce qu’ils provoquent. Le fonctionnement d’une société est le résultat de l’activité des mécanismes qui y travaillent. Il découle de l’activité des mécanismes qui lui donnent vie et consistance. La notion de mécanismes siège donc au cœur de ce que nous désignons par fonctionnement sociétal.

Repérer ces mécanismes suppose de questionner les valeurs, les normes, les principes. Cela suppose de s'intéresser à des dimensions plus 'intérieures', psychologiques, philosophiques ou spirituelles, culturelles, ... Une voie devenue difficile depuis que l'on pense l'homme mû surtout par des intérêts, et le changement défini surtout par des rapports de force.

Pour aller plus loin...

Formes, fonctionnement

Notre conception des mécanismes

 

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