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Les différentes dimensions du changement

Le changement un processus d'abord interne, intérieur

Le changement est d'abord et avant tout un processus interne. Un processus voulu, recherché, un processu personnel.

Par changement personnel, nous entendons toute forme de transformation qui affecte les personnes, depuis leurs manières de se comporter, leurs identités (jusqu'au sentiment même que les personnes ont d'elles-mêmes, l'idée qu'elles se font d'elles-mêmes ou qu'elles croient que les autres se font à leur propos), les idées ou représentations qu'elles se construisent à leur usage, leur manière de penser sinon leur rationalité, la façon dont elles élaborent leur sécurité, jusqu'à leur place dans la société, leurs capacités ou compétences, leurs talents,…

 

Exprimée dans le langage de l’acteur, toute théorie du changement s’appuie au moins sur deux piliers : (i) la désignation de ce qu'on veut transformer, c’est-à-dire l’objet ou la cible du changement (le "quoi exactement"), et (ii) la façon précise de produire la transformation (le "comment on fait pour que ça change dans le sens qu'on veut"). Dans cette première section, nous nous attaquons au premier pilier.

 

Pour ce qui est de ce premier pilier (« Changer soi ! »), quatre cibles sont à considérer solidairement :

(i) les pratiques,

(ii) la pensée et

(iii) le langage auxquels s’ajoutent

(iv) les arrangements.

S’agissant de changement sociétal, changer signifie donc affecter ces quatre éléments concomitamment. Ils se présentent comme autant de cibles explicites pour l’action de changement.

Les autres dimensions du changement

La situation de chacun et de chacune ne pourra s’améliorer significativement – et durablement – que dans le cadre d’un changement global qui dépasse la seule échelle individuelle, sans pour autant la négliger. D’où la nécessité d’un changement d’échelle. Le changement devient collectif dès qu'il concerne tout processus d'institution, c'est-à-dire de manière d'instituer normes et règles.

 

Le changement institutionnel désigne les transformations qui affectent les institutions mais aussi les structures, les organisations, les associations, les administrations, la famille, les entreprises, les églises,… Les changements à ce niveau peuvent concerner énormément de choses, depuis l'agencement des structures jusqu'à leur fonctionnement et les rationalités qu’elles diffusent et incarnent, par exemple sous la forme de normes ou de règles.

 

De même que les structures ne peuvent se réduire à la somme des personnes qui y sont impliquées, de même la société ne se résume nullement à l'ensemble des personnes et structures qui la composent. C'est la raison pour laquelle le changement sociétal peut recouvrir des réalités très contrastées, depuis les questions de gouvernance, de justice, de production des règles (régulation) ou de répartition des droits ou des privilèges jusqu'aux questions proprement économiques comme la répartition des richesses ou l'accès aux ressources,… Les sociétés peuvent être abordées à diverses échelles, locale, nationale ou mondiale.

 

Un principe d'interactivité généralisé

Selon le principe d'interactivité généralisée, les institutions et la société toute entière sont inscrites dans les personnes autant que les personnes donnent vie aux institutions et à la société. En somme, ces diverses entités sont en relation dialectique. Sans doute parce qu'à chaque instant elles sont en dialogue. Autrement dit, chacun porte en lui, bien que de manière différente, les signatures fonctionnelles et rationnelles des sociétés à laquelle il appartient. La société loge en somme au cœur de tous et de chacun.

 

Le changement personnel occupe cependant une place singulière : symboliquement, il soutient les deux autres pôles que sont les institutions et la société. Ce n'est pas par hasard : le changement part toujours de l'initiative de personnes et ne peut nécessairement être mis en œuvre que par des personnes. Le changement chez les personnes est réellement fondamental. Le changement dans les institutions et dans la société sont l'œuvre de personnes plus ou moins reliées à d'autres personnes. C'est pourquoi le changement politique, économique et social est toujours d'abord une affaire de personnes, mais des personnes qui développent une influence (un impact) bien au delà d'elles-mêmes. Autrement dit, le changement passe nécessairement et d'abord par des personnes en interaction. Et vice versa.

Pour aller plus loin : comment fonctionne le changement ? 

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